

Les gens s’étreignent normalement sur les quais de la gare de Kyiv qui accueillent les trains venus de l’étranger. Pas d’effusions particulières, pas de larmes, pas de cris: juste des gens qui se retrouvent, se serrent une seconde dans les bras, puis se dirigent calmement vers la sortie en tirant leur valise à roulettes, comme dans n’importe quelle gare du monde entier. Cet article pourrait bien s’arrêter là et vous avoir dit ce qu’il y a à savoir: on s’habitue à tout. Au fait que les hommes de moins de 60 ans n’ont pas le droit de passer la frontière et peuvent être mobilisés à tout moment, à l’incertitude de retrouver ses proches à son retour, à revenir dans un endroit où les alertes au drone ou au missile sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus intenses. Lorsque la guerre est partout, peut-être n’est-elle plus nulle part? On s’habitue à tout, et la vie continue. Mais non, ce n’est pas tout ce qu’il y a à savoir.
















