
Cela devait être un reportage de deux jours, ça s’est transformé en travail de deux ans. En avril 2019, le photographe Matjaz Tancic se rend pour le C média chinois Sixth Tone au beau milieu du désert de Gobi, dans la province du Gansu, en Chine, pour immortaliser C-Space, un centre de préparation à la vie martienne. Après un voyage en voiture le long d’une route “entourée de sable, de pierres rouges et de quelques chameaux” , il débarque sur ce complexe de 1 100 mètres carrés à l’architecture futuriste. “Visuellement, c’est super, mais dedans il ne se passe pas grand-chose, grimace le photographe slovène basé à Shanghai . Il n’y a rien d’éducatif ou scientifique. Quelques vedettes chinoises qui viennent se faire filmer pour un programme de télé-réalité.” Après son reportage, Matjaz Tancic prend des vacances. Il se rend à Los Angeles et raconte à ses amis son drôle de périple à C-Space. Par hasard et “presque pour rire” , il tape sur Google “Mars exploration L.A.” et reste scotché devant le déluge de résultats: “Il y avait plus de 100 sites internet, des ‘architectes pour Mars’, des ‘cuisiniers pour Mars’, des ‘avocats pour Mars’ et cela rien qu’à Los Angeles. J’étais sidéré.” Le photographe se lance alors un défi. Il veut rencontrer ces pionniers qui se préparent au grand voyage, pas effrayés par les 70 millions de kilomètres séparant Mars de la Terre.