Dans Mon vrai nom est Elisabeth, Adèle Yon, 31 ans, raconte l'histoire tragique de son arrière-grand-mère, lobotomisée sur demande de son père et de son mari. Depuis plus de deux mois, le livre est partout, dans les médias, les devantures de librairies et les listes de lauréats de prix littéraires. Pourquoi ce livre? Et pourquoi maintenant?
En septembre 2017, Adèle Yon, alors âgée de 23 ans et élève à l’ENS, commence à donner des cours d’histoire du cinéma aux étudiants d’une prépa parisienne. La jeune femme, parfaitement libre de son programme, se demande ce qu’elle va bien pouvoir leur raconter. Instinctivement, parce que quelque chose dans le Rebecca de Hitchcock l’a toujours fascinée, Adèle Yon choisit comme trame narrative le “double fantôme”, “cette figure féminine qui hante un personnage féminin, et représente ce qu’il ne faut pas devenir: la mauvaise épouse, la folle”. Elle l’ignore encore, mais elle aussi a un double fantôme: une autre femme la hante ; elle se tient là, au-dessus de son épaule.