Portrait

Détruire, dit-elle

En 2018, l’actrice et réalisatrice britannique Michaela Coel révélait avoir été violée après avoir été droguée. Deux ans plus tard, elle en tirait une série, I May Destroy You, saluée dans le monde entier. Voici pourquoi.
  • Par Jean-Vic Chapus
  • 10 min.
  • Portrait
Illustration pour Détruire, dit-elle
Rea / Wulf Bradley (The New York Times)

Comment expulser une boule de rage et de confusion, profondément coincée à l’intérieur de soi? Ce genre de question a sans doute beaucoup tourné dans l’esprit de Michaela Coel, avant de trouver un début de réponse le 22 août 2018. À cette époque, celle qui cumule les casquettes de showrunneuse, réalisatrice et comédienne sort du succès –inattendu– de sa première série en deux saisons Chewing Gum, l’adaptation d’un de ses premiers stand-up de jeunesse dans lequel la jeune femme jouait le rôle de Tracey, gamine des cités HLM de Londres tiraillée entre son éducation religieuse stricte et son envie de s’envoyer en l’air avec le premier venu. Ce 22 août, la scène se déroule dans l’espace –immense, climatisé, impersonnel– du Centre de conférences international d’Édimbourg. C’est ici que prend place le peak time du Festival international de la télévision de la ville, la James MacTaggart Memorial Lecture, prise de parole durant laquelle un(e) ponte de l’industrie audiovisuelle se raconte, à la première personne du singulier, sous le regard d’un public de 4 000 huiles.

Soumission chimique

Society #241

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