Portrait

Dominic C

Il voulait faire de la Grande-Bretagne post-Brexit une sorte de start-up nation shootée aux stéroïdes. Architecte du “Leave” et conseiller principal de Boris Johnson, voilà Dominic Cummings, Machiavel sauce lad, empêtré dans une polémique sans précédent liée à sa violation des règles de confinement et à une réponse trop tardive à la crise sanitaire. Portrait de celui que l'ancien Premier ministre David Cameron a un jour traité de “psychopathe de profession”.
  • Par Anthony Mansuy, à Londres
  • 12 min.
  • Portrait
Illustration pour Dominic C
ILLUSTRATION: ANTHONY GERACE

Il s’assied d’abord sur une chaise aux armatures cuivrées et à l’assise en velours cinabre, puis s’accoude à une table mal ajustée. Les manches d’une chemise trop large retroussées, Dominic Cummings fait face à une poignée de journalistes espacés de quelques mètres. Nous sommes le 25 mai dernier, et le conseiller le plus influent de Boris Johnson doit s’expliquer devant l’Angleterre, après trois jours d’une intense polémique. La roseraie du 10 Downing Street, la résidence du Premier ministre britannique, est habituellement réservée aux invités de marque, comme les chefs d’État étrangers. Ce jour-là, alors que même elle a du mal à savoir où se placer, la caméra sert de décor à une mise en scène aussi bancale que le message adressé par Cummings aux sujets de la reine: sorry not sorry. “Je ne regrette pas ce que j’ai fait”, dit-il en substance, avant d’affirmer qu’il n’a “jamais pensé à démissionner”.

Society #133

Illustration pour Le prix du Nobel
d'après AFP / MICHEL CLEMENT

Le prix du Nobel

En 2008, Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier obtenaient le prix Nobel de médecine pour avoir isolé, 25 ans plus tôt, le virus du sida. Aujourd'hui, la première est à la tête du comité d'experts de l'Élysée sur le coronavirus, quand le second s'est ostracisé en s'enfonçant dans le complotisme. Deux trajectoires opposées qui en cachent d'autres: celles des scientifiques ayant travaillé dans la même équipe, avant d'être les grands oubliés d'une récompense aux allures de malédiction. Et qui rappellent, en ces temps de course au vaccin, combien le monde de la recherche médicale peut être violent.

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