
Il s’assied d’abord sur une chaise aux armatures cuivrées et à l’assise en velours cinabre, puis s’accoude à une table mal ajustée. Les manches d’une chemise trop large retroussées, Dominic Cummings fait face à une poignée de journalistes espacés de quelques mètres. Nous sommes le 25 mai dernier, et le conseiller le plus influent de Boris Johnson doit s’expliquer devant l’Angleterre, après trois jours d’une intense polémique. La roseraie du 10 Downing Street, la résidence du Premier ministre britannique, est habituellement réservée aux invités de marque, comme les chefs d’État étrangers. Ce jour-là, alors que même elle a du mal à savoir où se placer, la caméra sert de décor à une mise en scène aussi bancale que le message adressé par Cummings aux sujets de la reine: sorry not sorry. “Je ne regrette pas ce que j’ai fait”, dit-il en substance, avant d’affirmer qu’il n’a “jamais pensé à démissionner”.