
Dans la vie de Betsy Davis, Niels Alpert aura alternativement joué les rôles de petit ami et de meilleur ami. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’il ait été le premier à repérer que quelque chose n’allait pas. “Elle avait des difficultés d’élocution. Au début, il s’est dit que Betsy était bourrée, mais ils étaient en plein brunch, donc ça ne pouvait pas être ça”, rapporte Kelly Lewis, une amie des deux. Lors des fêtes de Noël, quelques mois auparavant, Betsy était déjà entrée dans une colère noire qui ne lui ressemblait pas parce que son beau-frère et son cousin “parlaient trop fort”. “Sur le coup, je lui ai fait la gueule toute la soirée, se souvient sa grande sœur, Kelly Davis. Je ne pouvais pas deviner qu’elle ne savait déjà plus contrôler ses émotions.” C’était à la fin de l’année 2012. Six mois plus tard, Mathew Chaney, un architecte ami de Betsy, a déjà assemblé toutes les pièces du puzzle: “Quand elle m’a dit qu’elle avait perdu en dextérité et qu’elle avait des problèmes d’élocution, je me suis dit: ‘Merde, je sais exactement ce qu’elle a.’” Quelques années auparavant, alors que lui-même n’était encore qu’un adolescent, les mêmes symptômes avaient enclenché la progressive perte de motricité de son père, qui avait fini par en mourir. Après une éprouvante batterie de tests, le même diagnostic tombe pour Betsy en septembre 2013. Il s’agit de la SLA (sclérose latérale amyotrophique), également appelée maladie de Charcot. Une maladie dégénérative qui ronge le cerveau et la moelle épinière et à laquelle la moitié des personnes atteintes ne survivent pas plus de trois ans. Betsy n’a pas fait exception: elle est décédée à 41 ans, le 24 juillet dernier, à Ojai, en Californie.