
Elle venait tout juste de boucler des reportages sur la police de Miami et sur les attaques de requin. Après plusieurs jours de travail, Laurence Haïm rentrait à New York. Trois heures de vol. Bientôt l’atterrissage. Tablette remontée. Ceinture attachée. La routine. “Et là, se souvient-elle, on a vu ce que j’appelle un missile, mais qui était en réalité un avion, percuter une tour.” Une épaisse fumée noire s’élève, entoure l’appareil. Le commandant de bord prend le micro: “Mesdames, messieurs, une attaque terroriste est en cours. Je ne sais pas exactement ce qui se passe mais nous ne pouvons pas atterrir. Prions.” “Qui attaque?” “La Maison-Blanche est-elle détruite?” “Où est Bush?”
La journaliste devine qu’à Paris, les questions fusent. Pas le temps d’avoir peur, elle cherche déjà des réponses. Quelques minutes plus tard, au moment de l’atterrissage, à Baltimore, alors que les passagers tentent désespéramment de joindre leur famille, Laurence Haïm compose le numéro de la rédaction d’i-Télé. Puis fonce à Washington. Là-bas, de stress, elle finit par briser son téléphone portable entre ses doigts. “Deux jours de cauchemar” dans la capitale. Avant de revenir chez elle, à New York, dans son appartement situé à proximité du World Trade Center, et baigné dans les odeurs de cendres.