Numéro spécial élection américaine

Laurence d’Amérique

Depuis 1992, Laurence Haïm est la correspondante de Canal+ aux États-Unis. Mais, au fil du temps, elle est devenue plus que cela: un véritable personnage, guettant les breaking news, décrochant des interviews impossibles et tweetant n'importe quoi. Too much, Laurence?
  • Par Swann Borsellino et Hélène Coutard
  • 13 min.
  • Portrait
Une femme est assise sur un fauteuil blanc, tenant un chat gris dans ses bras. Elle se trouve dans une pièce lumineuse avec une grande fenêtre, une lampe, un tableau au mur et une sculpture posée au sol.
Photo: Renaud Bouchez pour Society

Elle venait tout juste de boucler des reportages sur la police de Miami et sur les attaques de requin. Après plusieurs jours de travail, Laurence Haïm rentrait à New York. Trois heures de vol. Bientôt l’atterrissage. Tablette remontée. Ceinture attachée. La routine. “Et là, se souvient-elle, on a vu ce que j’appelle un missile, mais qui était en réalité un avion, percuter une tour.” Une épaisse fumée noire s’élève, entoure l’appareil. Le commandant de bord prend le micro: “Mesdames, messieurs, une attaque terroriste est en cours. Je ne sais pas exactement ce qui se passe mais nous ne pouvons pas atterrir. Prions.” “Qui attaque?” “La Maison-Blanche est-elle détruite?” “Où est Bush?”
La journaliste devine qu’à Paris, les questions fusent. Pas le temps d’avoir peur, elle cherche déjà des réponses. Quelques minutes plus tard, au moment de l’atterrissage, à Baltimore, alors que les passagers tentent désespéramment de joindre leur famille, Laurence Haïm compose le numéro de la rédaction d’i-Télé. Puis fonce à Washington. Là-bas, de stress, elle finit par briser son téléphone portable entre ses doigts. “Deux jours de cauchemar” dans la capitale. Avant de revenir chez elle, à New York, dans son appartement situé à proximité du World Trade Center, et baigné dans les odeurs de cendres.

Society #43

Une personne à cheval se tient devant un groupe aligné de policiers en tenue anti-émeute dans un paysage désertique.
Photos: Zen Lefort pour Society

« Nous devons couper la tête du serpent noir »

Lakotas, Cherokees, Apaches, Iroquois, Comanches. En quelques mois, ils sont des centaines à s'être mis en route pour rejoindre Standing Rock, au beau milieu du Dakota du Nord, pour former ce qui est devenu le plus gros rassemble d'Amérindiens depuis les manifestations de Wounded Knee en 1973. Au cœur de leur combat: empêcher qu'un pipeline ne dénature leurs terres sacrées. Et, plus largement, "ouvrir les yeux" de l'Amérique blanche sur leur funeste sort.
Des hommes enveloppés dans des couvertures en Mylar dorment sur le sol et les bancs en béton. Un homme boit de l'eau directement d'un bidon, partagé par de nombreux détenus.
Dr

Dans l’enfer des glacières

Les migrants venus du Mexique les connaissent sous le nom de hieleras, les glacières. En Arizona, du côté américain de la frontière, la police entasse dans des centres de détention frigorifiés des centaines d'hommes, femmes et enfants dont le seul crime est d'être entrés illégalement aux États-Unis. Prévues pour être provisoires, les hieleras sont, en réalité, le plus souvent de véritables prisons. Jusqu'à quand?
Illustration pour Les soldats oubliés
Mario Rodriguez, expulsé en 2005.Photos: Robert Benson pour Society

Les soldats oubliés

Ils ont servi l'armée américaine et l'Amérique leur avait promis leur naturalisation en retour. Mais pour des milliers de soldats immigrés, le rêve a tourné au cauchemar: la nationalité américaine n'est jamais arrivée, et au moindre accroc avec la justice, ils ont été expulsés dans le pays d'origine de leur famille. Reportage au Mexique, à Tijuana, où, à proximité de la frontière, des dizaines de banished veterans survivent tant bien que mal.
Illustration pour Certains late show

Certains late show

La télé américaine ne serait pas ce qu'elle est sans les late shows, émissions nocturnes et humoristiques où vedettes hollywoodiennes, pop stars et politiciens de premier rang se précipitent pour étaler leur “coolitude”. Et ça marche: plus populaires que jamais, ces shows influencent considérablement la conscience politique des 18-24 ans. En pleine course présidentielle américaine, plongée dans les coulisses de la télé la plus puissante (et la plus drôle) du monde.

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