Portrait

Le futur a un ministre

Après une année placée sous le signe des catastrophes, est-il encore possible d'espérer pour la planète et les humains qui l'habitent? Oui, si l'on en croit Kim Stanley Robinson, auteur dont le dernier livre a mis d'accord Thomas Piketty, Bill Gates et le dalaï-lama. Ci-dessous: sa méthode pour changer le monde.
  • Par Anthony Mansuy
  • 17 min.
  • Portrait
Un homme se tient debout sous un arbre aux feuilles d'automne de couleur jaune et orange. Le sol est couvert de feuilles tombées. L'homme porte un pull vert et un pantalon beige.
Photos: Jim McAuley

Depuis quelques années, pour Kim Stanley Robinson, la fiction croise de plus en plus la réalité. C’est devenu particulièrement palpable en 2021. Alors qu’il venait de publier Le Ministère du futur, un roman de science-fiction s’achevant sur une COP située aux alentours de 2050, voilà qu’il était invité à Glasgow pour s’exprimer lors de la COP26, précisément sur ce thème: “Le monde en 2050”. Parfois submergé par l’émotion, Robinson y a détaillé la possibilité d’un avenir proche porté par “la collaboration et la solidarité entre les humains”, soit le fil rouge de son livre. Malgré une vingtaine de romans publiés, quasiment tous des succès critiques et quelques best-sellers, Robinson, 69 ans à l’époque, est pris du syndrome de l’imposteur.
La COP est “comme un cirque”, se dit-il alors, et il craint d’être “un clown parmi tant d’autres”. Sa facette plus optimiste se dit que “le bouffon de la cour est souvent écouté par les gens de pouvoir, qui souhaitent s’amuser et entretenir des idées folles”. À Glasgow, Kim Stanley Robinson a rencontré des diplomates, des activistes et des chefs d’entreprise – les profils centraux du Ministère du futur –, et a plaidé en faveur de la mise en œuvre de grands projets: géo-ingénierie à large échelle pour empêcher la fonte des glaciers, remplacement des avions par des dirigeables à énergie solaire, réorganisation de l’économie autour de mécanismes financiers à même de favoriser la décarbonation. Soit, là encore, certains des projets les plus ambitieux de son ministère fictif.

Society #247

À lire aussi

Abonnez-vous à Society+ dès 4.90€

Des centaines de docus à streamer.
7 jours gratuits !