
À chaque automne américain son “phénomène littéraire”. Cette année, c’est sur Nathan Hill, 40 ans, que la gloire est tombée. L’auteur vient de passer les quatre dernières semaines de sa vie à sillonner les États-Unis à la rencontre de milliers de tans. Dans quelques jours, il repartira sur la route, direction le Mississipi, le Canada, l’Iowa, le Minnesota, le Kansas, puis l’Allemagne.
Un engouement créé par son livre The Nix, 600 pages publiées aux États-Unis le 30 août dernier. L’histoire fragmentée d’une mère et son fils qui fait des détours par la Norvège des années 40, le Chicago de 1968, le New York de 2011, le Vietnam et l’lrak, le tout dans un monde politique, médiatique et capitaliste devenu simplement trop absurde. L’histoire d’étudiants qui trichent, de parents qui mentent, de politiciens qui manipulent. L’histoire de I’Amérique d’aujourd’hui? C’est ce qui se dit. Le premier chapitre de The Nix décrit notamment comment une femme attaque un gouverneur en campagne en lui lançant des cailloux à la figure. « Beaucoup de gens ont trouvé que le gouverneur Packer, un personnage fictif qui se promène avec une arme à la ceinture et plutôt très à droite, leur faisait penser à un certain candidat à la présidentielle, dit Nathan Hill, sans nommer Donald Trump. Mais j’ai écrit ce personnage il y a huit ans, j’essayais juste de décrire quelque chose d’absurde. Il se trouve juste que parfois, la vraie vie peut devenir bien plus absurde que la fiction.”
Visiblement, Nathan Hill a touché juste. Le New York Times écrit sur lui: “Nathan Hill est comparé à John Irving. Irving le compare à Dickens.” D’autres font le parallèle avec Jonathan Franzen, pour ses descriptions de la vie en banlieue et sa façon de montrer l’impact des grands événements sur la vie des personnes normales. Et lui, comment le prend-il? « Trop de compliments, ce n’est jamais bon pour un écrivain, rit-il. Mais comme j’ai derrière moi deux décennies d’échecs, je prends ça bien!” La traduction française serait en route.