
Michel Mary jure avoir “tout couvert”. Le procès de Jean-Marie Villemin pour le meurtre de Bernard Laroche, à Dijon. Celui de Michel Fourniret, à Charleville-Mézières. Celui des frères Jourdain, “les siamois de l’horreur”, aux assises du Pas-de-Calais. Des marathons judiciaires, avec des salles d’audience bondées et des forêts de bonnettes tendues sous le goitre des avocats. Mais Mary a aussi suivi toutes ces autres histoires dont personne n’a parlé. Son premier procès, à la fin des années 1970, était celui d’un violeur par escalade, dans les Yvelines. “Le mec était boulanger et le matin, quand il partait bosser, il faisait des repérages en regardant les fenêtres ouvertes”, évente-t-il. Il y a aussi eu ce flic, “inspecteur de police à la brigade des stups de Tours, persuadé que sa femme le trompait. Le couple bat de l’aile, ils décident de faire une psychothérapie et la femme tombe amoureuse de la psychiatre. Il ne l’a pas supporté”. Un matin, il lui a vidé son chargeur dessus. Pas un chat dans la cour d’assises de Blois au moment de l’annonce de la condamnation.