
En général, les artistes musicaux choisissent leur nom de scène. Ce n’est pas le cas de Bryan Holland, qui se fait appeler “Dexter” depuis près d’un demi-siècle. Outre-Atlantique, le prénom Dexter est devenu un surnom qui englobe les matheux, les génies de l’informatique, les rats de laboratoire… et clairement, Dexter Holland est à ranger dans la catégorie des têtes d’ampoule. Durant ses années lycée, il dirigeait le club de mathématiques de son bahut, la Pacifica High School de Garden Grove, en Californie. À l’University of Southern California de Los Angeles, il a brillamment obtenu un master en biologie moléculaire en terminant major de promo. Et en 1995, il aurait même dû passer sa thèse, dont le sujet d’étude portait sur la façon de cloner un virus. Il n’a finalement validé son PhD qu’en 2017, à la faveur d’un trou dans son emploi du temps. Il n’avait aucunement besoin de reprendre les cours -il est suffisamment riche pour le restant de ses jours–, mais il fallait voir dans ce come-back à la fac une question d’amour-propre. “C’était un challenge personnel, reconnaît-il aujourd’hui. Je voulais terminer ce que j’avais commencé à l’époque. Il ne me restait que la thèse à rédiger, ce qui représente en réalité une infime part du boulot pour avoir son doctorat.” On parle quand même d’une publication de 175 pages intitulée “Découverte de séquences de micro-ARN matures au sein des régions codantes des protéines des génomes globaux du VIH-1: prédictions de nouveaux mécanismes d’infection virale et de pathogénicité”, mais admettons. Pourquoi avoir attendu 22 ans avant de présenter la soutenance? Parce qu’entre-temps, Dexter Holland, ce type qui aurait dû passer sa vie en binocles et blouse blanche, est en fait devenu le mec cool du lycée. Mieux: une rock star planétaire.