
Il n’y a que deux sortes de Trump. Les forts et les faibles. Fred Sr., Donald et sa sœur Maryanne appartiennent à la première catégorie. Ils jouent des coudes, écrasent, imposent, mentent, dévorent. À la fin, ils gagnent. Les trois autres enfants, Fred, Robert et Elizabeth, se rangent dans la deuxième catégorie. Ceux-là se taisent, subissent, obéissent ou ignorent. Quand ils s’éclipsent, ils ne font pas de bruit. Ils ont perdu il y a déjà longtemps. De cette famille glaciale, l’ancien président des États-Unis a tiré sa grille de lecture du monde. Il y a les winners et les losers. Fred Trump III, lui, n’est pas un loser. Mais il n’est pas un winner. Depuis 60 ans, le neveu de Donald Trump essaie d’être “un autre genre de Trump”.
“J’ai des défauts comme tout le monde. La différence entre moi et les membres de ma famille, c’est que je suis capable de l’admettre”, se présente-t-il. Le fils de “Freddy” est poli, chaleureux et volubile. Trois autres différences. Il débarque au rendez-vous fixé avec un verre de Coca en plastique siglé McDonald’s, raconte une histoire sur chaque building du quartier, accepte volontiers de descendre dans le métro prendre des photos, tient à faire la discussion avec une jeune femme qui distribue des prospectus. D’où vient-elle? De Jamaïque? Lui aussi connaît bien le quartier de Jamaica, mais celui du Queens, plaisante-t-il. Fred Trump III n’est pas candidat à la présidentielle, mais il pourrait: il a le contact facile, fière allure, des convictions. Ça ne l’empêche pas d’être en campagne -contre Donald.