

9 ans
Le port de La Rochelle
“J’ai commencé la voile à 6 ans lors de stages d’été, puis je suis rentrée en club à 7 ans, à la SRR (Société des régates rochelaises, ndlr). Je ne l’ai pas trop dit à mes parents, mais les premières années, je n’aimais pas ça. Un jour, il y avait vraiment beaucoup de vent, le coach ne savait pas s’il fallait qu’on sorte ou pas. On a fini par naviguer dans le port de La Rochelle, à deux par Optimist, avec 20 nœuds de vent. C’était la grosse galère, trois bateaux ont dessalé, notre voile s’est mise en drapeau, on a commencé à dériver. C’était la catastrophe. J’en suis ressortie avec l’impression d’avoir vécu quelque chose de très fort, de vraiment incroyable. C’est grâce à cette tempête que j’ai eu envie de continuer la voile.”

15 ans
La traversée de la Manche en Optimist
“J’étais en section sports-études au lycée Jean-Dautet de La Rochelle quand j’ai monté ce défi rigolo: traverser la Manche, seule, en Optimist. Avec mon père, on a mis un an à préparer l’objectif, parce qu’il fallait avoir des autorisations, un météorologue, un bateau suiveur. Et donc, à 15 ans, je suis partie à 3h du mat’ de l’île de White pour relier Cherbourg. C’était la première fois que je naviguais de nuit et la première fois que je croisais des cargos. Un Optimist, ça mesure 2,30 mètres, c’est comme une caisse à savon, c’est pas du tout fait pour ça. Au milieu de la Manche, quand il a commencé à y avoir des vagues, le bateau s’est entièrement rempli d’eau à deux reprises et je me suis retrouvée debout à écoper. Ça a duré quinze heures et c’était vraiment magique. L’année suivante, j’ai traversé le détroit de Gibraltar en Optimist. Les conditions étaient parfaites, ça a duré cinq heures. C’était trop facile, je me suis mise à pleurer juste avant l’arrivée parce que je n’avais pas eu l’impression d’être partie à l’aventure.”