Récit

Le vol des faucons

Ils furent ceux qui poussèrent les États-Unis à réagir au 11-Septembre en attaquant l'Irak après l'Afghanistan. Ceux qui parvinrent à transformer George W. Bush en défenseur de la doctrine de “guerre globale contre la terreur”. Vingt ans plus tard, les “faucons”, comme on appelle les tenants de ce courant de pensée longtemps minoritaire que fut aux États-Unis le néoconservatisme, racontent la vision du monde qu'ils tentèrent d'opposer au terrorisme. Et ne regrettent rien.
  • Par Emmanuelle Andreani, à Washington DC
  • 27 min.
  • Récit
Illustration pour Le vol des faucons
D'après Eric Draper / The George W. Bush Presidential Library - Pexels (x2)

Le faucon est capable de repérer une proie à plus de six kilomètres de distance. Une fois déterminée sa cible, sa première réaction consiste à calculer le point d’impact idéal, celui où il pourra l’intercepter en plein vol. Pour la suivre, le rapace utilise ensuite la méthode dite du “camouflage”: il adopte un angle qui ne varie jamais, de sorte que son objectif reste immobile dans son champ de vision. Le moment venu, il replie ses ailes et se lance dans un vol en piqué qui peut atteindre, chez certains faucons pèlerins, une vitesse de 380 km/h. Même si elle survit à l’impact, sa victime n’a alors aucune chance: les puissantes serres et le bec arqué du rapace lui permettent de lui briser le cou et de lui sectionner la moelle épinière en une seconde. On dit du faucon qu’il est l’un des chasseurs les plus redoutables du monde animal. Pourtant, il ne parvient pas toujours à ses fins. Sa stratégie a beau être sophistiquée, elle compte une faiblesse majeure: sa vitesse, qui l’empêche de dévier de sa trajectoire en cas d’imprévu. Un obstacle, et c’est la mort assurée. Incapable de freiner à temps, l’oiseau finit écrasé au sol. Il suffit aussi que sa cible change légèrement de direction pour qu’il la rate. Finalement, son taux de réussite est très faible. On estime que neuf fois sur dix, l’attaque du faucon échoue.

11 septembre 2001 - Le jour qui a changé le monde

Society #164

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