
PUBLIÉ DANS SOCIETY N°37, AOÛT 2016
Charles Manson est mort. Il avait 80 ans et son corps a été trouvé sans vie dans sa cellule de la prison d’État de Corcoran, en Californie, où il purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour avoir été l’auteur “intellectuel” de neuf assassinats au cours de l’été 1969, dont celui de Sharon Tate, alors mariée au cinéaste Roman Polanski et enceinte de huit mois. Enfin, Charles Manson n’est pas réellement mort, mais ce petit détail importe peu. La rumeur de son décès s’est, à la fin de l’été 2015, répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Cela a suffi pour que le vieux Charlie se rappelle au bon souvenir du monde. Ce n’était pas la première fois. Cela s’était produit avant, et cela s’est produit depuis. Fin avril 2016, on apprenait ainsi que deux détectives étaient venus de Californie pour l’interroger en prison. Ils l’ont fait après avoir enfin identifié un cadavre retrouvé en novembre 1969 sur Mulholland Drive, à Los Angeles, lardé de 150 coups de couteau. La femme aurait pu être l’une des victimes de Manson et de sa “famille”, comme avait choisi de se surnommer ce groupe de hippies qui terrifia, le temps de l’été 1969, la planète tout entière en même temps qu’il liquida pour toujours l’utopie des sixties de l’amour libre née dans la décennie précédente. L’interrogatoire, a fait savoir la police, n’a servi à rien. Si ce n’est à rappeler une nouvelle fois que Charles Manson, oui, est toujours en vie. Chaque jour un peu plus vieux. Mais encore avec la croix gammée tatouée au poinçon sur le front.