
Aude, 27 ans, polytechnicienne, salariée de l’AP-HP au département innovation – “Quand l’épidémie a pris de l’ampleur, je voyais passer sur le groupe Facebook de Polytechnique des commentaires qui disaient: ‘Mon stage est annulé, j’ai du temps devant moi, j’aimerais aider les hôpitaux.’ Depuis février 2019, je travaille à temps partiel pour l’AP-HP, où je dois réfléchir à des solutions innovantes avec peu de moyens, donc j’ai répondu: ‘Donnez-moi votre nom, je ferai une liste.’ Le soir même, j’avais reçu 200 mails. J’ai créé un Google Form, puis un Slack (des outils de travail collaboratif, ndlr) le 19 mars: les personnels de l’AP-HP postent des missions, les volontaires peuvent répondre. Personne ne connaissait Slack, ici. J’avais la version gratuite, elle n’allait pas suffire. J’ai écrit un post sur LinkedIn, et dans la soirée, une responsable de Slack France m’a appelée: ‘Aucun problème, on vous met en place la gratuité.’ Elle a aussi mis à ma disposition quelqu’un pour tout configurer. Beaucoup de boîtes nous aident. Ça fait des ressources illimitées, il n’y a pas de précédent. Sans cet élan de solidarité, on serait restés entre nous et on n’y arriverait pas. À l’AP-HP, tout le monde n’a pas 25 ans, les gens sont souvent réticents au changement. Mais là, on est tous mobilisés et que le temps, c’est le nerf de la guerre, ils sont OK pour mettre en place les nouveaux outils. La direction est encore plus proche de nous, ça casse les barrières hiérarchiques.”