
Pour éviter le mal des transports, les conseils élémentaires consistent à s’asseoir à côté du conducteur, ne pas lire, fixer l’horizon, éviter le tabac, l’alcool, les repas trop consistants ou le jeûne et, si votre programme du jour est d’embarquer dans un avion qui va transpercer le ciel à 800 km/h pour vous faire découvrir la sensation d’impesanteur, à subir une heure avant le vol une injection de scopolamine. C’est chose faite à 8h30, dans une salle excentrée d’une partie excentrée de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, pour l’Infiltré de Society et les Volants, une quarantaine de passagers qui vont embarquer aujourd’hui à bord de l’Airbus A310 Zero G affrété par la société Novespace. La “drogue du voleur”, comme on la surnomme ici, une défonce hallucinatoire de soirées étudiantes, offre à posologie plus raisonnable la douce sensation d’être “pompette” et celle, plus incommode, d’avoir la bouche sèche. Alors, tout le monde se met à boire, beaucoup.