
Dans une poussette dernier cri, un bébé dort paisiblement. Il a les joues roses, les cils parfaitement dessinés, les mains potelées. Détails plus étonnants: il est en silicone, ses poumons sont vides et ses parents l’ont fabriqué avec leur portefeuille. C’est un “bébé reborn”, sorte de poupée plus vraie que nature dont la peau est veinée, les cheveux implantés un à un, le poids identique à celui d’un nouveau-né, et dont le prix peut aller d’une cinquantaine d’euros pour les versions low cost à plusieurs milliers pour les plus précieuses. Né dans les années 1990 aux États-Unis -vous en doutiez? -, le phénomène du “reborning” connaît aujourd’hui un retour de hype au Brésil. Le pays abrite en effet l’une des plus vastes communautés de “parents reborn” au monde, et l’engouement ne faiblit pas: selon CNN Brasil, l’intérêt pour ces poupées a littéralement explosé, enregistrant des pics de recherche sur Google Trends ces derniers mois, notamment en avril. On les voit partout, dans les parcs, les files d’attente, et jusque sur les bancs du Parlement.