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Coupé Décalé

Une coupe de cheveux est en train de mettre le feu au Texas. Racisme? Ou emballement pour pas grand-chose?
Illustration pour Coupé Décalé
Fabian Guerrero (The Los Angeles Times)
  • Anthony Mansuy
  • 2 min.
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Depuis cet été, une polémique enfle au Texas au sujet de la “Edgar cut”, sorte de coupe au bol avec frange très détaillée, façon Spock dans Star Trek, dont la popularité et le nom viendraient du joueur de base-ball d’origine portoricaine Edgar Martinez. Tout a commencé avec la décision du patron d’un food truck de San Antonio de refuser de servir les clients coiffés en Edgar. Internet s’empare du sujet et le patron est accusé de racisme. Possible, mais pas certain, car Ricky Ortiz -c’est son nom- se justifie ainsi: il est lui-même né de parents mexicains et selon lui, cette coupe est la préférée des membres des gangs du coin. De fins limiers du Web redécouvrent alors qu’à El Paso, une pétition a déjà circulé en 2021 pour interdire les coupes Edgar dans un lycée. D’autres fouillent les archives et en reviennent avec cette certitude que la Edgar cut descendrait d’un style adopté par une tribu native-américaine, les Jumanos. La thèse du racisme latent se renforce. Un artiste du nom de Colton Valentine peint alors une fresque murale à San Antonio avec la phrase -à la grammaire volontairement ambiguë- “They not like us” (qui pourrait signifier “Ils ne nous aiment pas” ou “Ils ne sont pas comme nous”) sur un visage latino à la coupe Edgar. “Vous pensez que c’est normal de juger les gens sur leur coupe?” interroge l’artiste sur Instagram. Et revoilà Ricky Ortiz, le patron du food truck par lequel tout a commencé, qui commente sous le post: “Je suis à peu près sûr que les indigènes ne volaient pas de pots d’échappement.” Avant de se fendre d’un compliment: “Super taf, cela dit.”

Society #243

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