
Le village des Petites-Armoises, dans les Ardennes, et sa piste de terre du Gravann’s Circuit se préparent à une lutte acharnée. Ce week-end de début juin, 115 tracteurs tondeuses venus de toute la France, d’Angleterre et de Belgique vont s’y affronter pour une course inouïe: les 24 Heures d’endurance tondeuses, soit 24 heures pour un maximum de tours de piste, à réaliser en équipe – jusqu’à quatre mécaniciens et huit pilotes pour une épique masculine, dix pour une féminine. Une folie mécanique et festive: près de 30 000 spectateurs sont attendus, et autant de litres de bière. Les concurrents habitués sont arrivés dès le vendredi, pour investir les meilleures places dans les paddocks. “Il n’y a pas vraiment d’avantage, mais on est mieux en début”, explique Olivier Sarrazin, mécanicien de l’équipe Mendes, chargé d’affaires dans une entreprise de plomberie chauffage. Ce soir, autour d’une table de camping où les morceaux de viande côtoient les bouteilles de whisky, il partage le repas avec ses coéquipiers et leurs voisins girondins, la team TT Performance. Jérôme, vigneron au verre facile, participe à sa première course d’endurance. D’habitude, il fait “du tracteur de vitesse”, mais vante cette discipline où l’on peut “fabriquer des machines assez sympas avec de petits moyens. C’est l’âme de ce sport”. Loin des 24 Heures du Mans, un bolide coûte ici environ 4 000 euros.