
Spencer Solomon a toujours trouvé une forme de sérénité au bord de l’eau. Enfant, il allait souvent se baigner sur une plage de Malibu à une heure de route de sa petite ville californienne natale. Ado, il a pratiqué la natation avant de travailler comme maître-nageur. “Il y a quelque chose de relaxant dans le bruit des vagues et des mouettes”, soupire l’homme de 36 ans, contemplatif. Alors, forcément, quand en juin 2016, il a candidaté pour un poste de ranger dans le parc national le plus aride des États-Unis, ce n’était pas son choix numéro un: “J’avais plutôt imaginé travailler au lac Mead ou aux îles Channel (au large de la côte Pacifique, ndlr) ”, dit-il. Mais le parc de la Death Valley recrutait et Solomon avait besoin d’un emploi rapidement. On l’a rappelé cinq minutes après qu’il a envoyé son e-mail de candidature. “Les recruteurs m’ont posé quatre questions. Trois d’entre elles étaient la même, formulée différemment: ‘Est-ce que vous avez conscience de la chaleur qu’il fait ici?’ ” Le Californien n’avait jamais mis un pied dans ce désert, mais était habitué aux étés à plus de 40°C. “Je me suis dit que ça ne pouvait pas être si terrible que ça”, rigole-t-il. Pour son premier week-end sur place, la Death Valley l’a accueilli avec une tempête et une coupure d’électricité longue de 36 heures -et donc, une climatisation à l’arrêt. Il faisait 49°C à l’ombre. À ce moment-là, pour tenir le coup, le nouvel arrivant s’est consolé en se disant: “Il y a plein d’eau dans la Death Valley. Elle est juste sous le sol.”
“Dès que la météo annonce une température record, on constate un afflux de visiteurs.” Des rangers ont même déjà vu des touristes en manteau de fourrure, à côté du thermomètre affichant 52°C.