Portrait

Et ils eurent beaucoup d’enfants

À rebours des thèses antinatalistes appelant à faire moins d'enfants pour sauver la planète, un nouveau courant de pensée fait de plus en plus d'adeptes aux États-Unis: le “pronatalisme”, qui estime que l'humanité doit se reproduire au maximum pour éviter l'extinction. Un mouvement dont un couple de trentenaires issus de la Silicon Valley, les Collins, est devenu le principal porte-voix.
  • Par Hélène Coutard
  • 16 min.
  • Portrait
Deux personnes sont assises sur une véranda, vêtues de vêtements élégants. Il y a un drapeau américain en arrière-plan.
Photos: Winnie Au

Dans l’ancienne ferme érigée autour de 1790 à Valley Forge, en Pennsylvanie, l’heure est aux valises. Avec trois enfants en bas âge, ce n’est jamais simple, et encore moins quand Octavian, l’aîné de la fratrie Collins, n’a que 3 ans, son frère, Torsten, 2, et la petite dernière, Titan Invictus, 1 an seulement. Il ne faut rien oublier, ni les outils pour l’éducation à la maison des enfants ni les affaires de télétravail des parents. Malcolm Collins, 37 ans, et sa femme, Simone, 36 ans, ont beau viser une totale révolution de la reproduction, de la parentalité et de l’éducation, ils n’ont pas encore tout à fait disrupté le départ en vacances. Désolée, Simone doit s’absenter pour superviser les opérations. Contrairement à ce qu’il est commun de dire à de jeunes parents légèrement dépassés, les Collins ne sont pas bientôt sortis d’affaire. Simone est à nouveau enceinte de deux mois et demi. Et cet enfant ne sera pas le dernier. Car Simone et Malcolm sont des “pronatalistes”, ces Américains qui pensent que le monde va au-devant d’une grande crise de la natalité, avec des conséquences selon eux dévastatrices: un effondrement de l’économie, un déclin des valeurs progressistes de l’Ouest, un tarissement des innovations et, à terme, la disparition de notre civilisation. La solution des pronatalistes pour éviter cela est toute trouvée: faire beaucoup d’enfants.

Enfants terribles

Un personnage assis sur un pot lisant un journal, avec une cigarette fumante posée à côté.
Illustrations : Jules Le Barazer pour Society

Merci QI?

Comme à chaque rentrée, les enseignants ont vu ces dernières semaines venir frapper à leur porte des parents persuadés que leurs enfants étaient surdoués. Ou plutôt HPI, pour “haut potentiel intellectuel”, le terme désormais employé. Gonflée par des séries et ouvrages grand public et convoitée pour l'argent qu'elle génère, cette bulle des enfants précoces révèle surtout les limites de l'hyper-parentalité et les maux d'une école publique attaquée de toutes parts.

Society #214

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