
Il est midi. Noémie, 35 ans, sort de son bureau en vitesse, grimpe dans sa voiture, conduit sans réfléchir, par automatisme.
Elle connaît la route par cœur: cinq petites minutes à peine. Clignotant. Arrivé en pleine zone industrielle, le véhicule s’engouffre dans l’entrée d’un hangar entôle ondulée faussement blanche à l’allure délabrée coincé entre un garage automobile et une barre d’immeubles.
Noémie se gare, pénètre dans le magasin.
À l’intérieur, des bacs à perte de vue, regroupés les uns contre les autres.
Ici et là, des portants à vêtements, des étals remplis tantôt de claquettes et de vaisselle, tantôt de bouteilles devin et de gâteaux aux étiquettes italiennes, des étagères, des cagettes, des cartons à moitié déballés et un congélateur à coffre vitré. Les lieux ne sont pas si grands, mais donnent presque le tournis. Pourtant, Noémie semble loin d’être déboussolée.
Elle est même très à l’aise. Noz, c’est son magasin. Avant les “confinements successifs”, elle s’y rendait trois fois par semaine. Elle donne le mode d’emploi: “Il faut vraiment fouiller dans les bacs. J’y reste souvent une heure. Vraiment, ça va super vite, on ne se rend pas compte du temps qui passe.”
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