Hong Kong

« In the Food for Love »

Capitale asiatique de la gastronomie, Hong Kong passe au régime sec depuis la reprise en main par la Chine. Restaurants, cafés et commerces de bouche, autrefois centres de la contestation, sont désormais intimidés ou fermés. Une histoire symbolique de la répression qui touche la ville et qui tient à cœur à Jimmy Lai, directeur de journaux, défenseur des libertés et fin gastronome, actuellement emprisonné en attendant d'être jugé pour “atteinte à la sécurité nationale”.
  • Par Pierre-Philippe Berson
  • 13 min.
  • Reportage
Une femme sert des pâtisseries sur un plateau dans un espace décoré de divers objets et affiches colorées.
Photos : Emmanuel Serna pour Society

Ne pas aimer le sucre quand on est fille de pâtissier offre l’avantage de se tenir loin des tentations. Naomi Suen n’a jamais été attirée par les bonbons, les tartes aux œufs ou les cookies de son père, fondateur de la pâtisserie Wah Yee Tang Cake Shop, un commerce situé dans une ruelle de Sai Ying Pun, quartier où des cavistes en biodynamie côtoient des bouis-bouis de médecine chinoise vendant des peaux de serpent séchées. Arrivée à l’âge adulte, la jeune femme a donc tracé sa route professionnelle loin du commerce familial et du glucose, d’abord dans un call center, puis dans une agence marketing. Avant, en 2013, d’être rattrapée par la pâtisserie. À la suite du décès de son père, Naomi Suen reprend la boutique. Elle a alors 27 ans. Poursuivant l’œuvre de son géniteur, farouche défenseur du “fait maison”, elle prohibe les additifs pour préserver le goût de ses gâteaux aux cacahouètes ou de ses brioches à l’ananas.

Reporters sans frontières

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