
Ne pas aimer le sucre quand on est fille de pâtissier offre l’avantage de se tenir loin des tentations. Naomi Suen n’a jamais été attirée par les bonbons, les tartes aux œufs ou les cookies de son père, fondateur de la pâtisserie Wah Yee Tang Cake Shop, un commerce situé dans une ruelle de Sai Ying Pun, quartier où des cavistes en biodynamie côtoient des bouis-bouis de médecine chinoise vendant des peaux de serpent séchées. Arrivée à l’âge adulte, la jeune femme a donc tracé sa route professionnelle loin du commerce familial et du glucose, d’abord dans un call center, puis dans une agence marketing. Avant, en 2013, d’être rattrapée par la pâtisserie. À la suite du décès de son père, Naomi Suen reprend la boutique. Elle a alors 27 ans. Poursuivant l’œuvre de son géniteur, farouche défenseur du “fait maison”, elle prohibe les additifs pour préserver le goût de ses gâteaux aux cacahouètes ou de ses brioches à l’ananas.