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Jours éternels

Surpopulation, accès aux soins misérable, interdiction de visites… Depuis 2017, la photographe vénézuélienne Ana María Arévalo Gosen documente la détention des femmes dans trois pays –le Venezuela, le Salvador et le Guatemala.
  • Par Ana María Arévalo Gosen
  • 4 min.
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Un groupe de femmes en t-shirts blancs, certaines avec des tatouages, se tient dans une pièce. La femme au centre a des tatouages visibles sur le cou et le bras. Elles semblent être dans un environnement intérieur avec des murs en briques.

VENEZUELA

Une femme en t-shirt rose est debout derrière un filet de volleyball, les bras levés, dans un environnement aux murs roses.
Prison de Maracaibo. Les femmes y ont le droit de pratiquer un sport, reçoivent un enseignement et participent à des ateliers, en vue de favoriser leur réinsertion une fois leur peine purgée.
Une femme en uniforme surveille quatre femmes en tenue rose qui marchent en file indienne dans une cour, avec des ombres de lignes horizontales projetées sur le sol et les murs, qui sont partiellement peints en rose.

 

Un groupe de femmes est rassemblé dans une petite pièce avec des lits superposés. Certaines sont assises ou allongées sur les lits, tandis qu'une femme est assise par terre, lisant ou regardant quelque chose. L'environnement est encombré avec des sacs et des vêtements.
Centre de détention de La Yaguara, à Caracas. Parmi les quelque 96 000 prisonniers que compte le pays, environ 3 000 sont enfermés dans des centres de détention comme celui-là, où elles et ils attendent de connaître leur sentence.
Une personne aux longs cheveux noirs est assise sur un lit dans une pièce sombre. On voit d'autres personnes allongées sur des lits autour d'elle, et des sandales posées au sol.
Au centre de détention de La Yaguara, une jeune femme vient de se lisser les cheveux. Malgré des conditions de détention précaires, l’absence de miroirs dans les cellules et le manque de visites, de nombreuses femmes continuent de prendre soin de leur apparence durant leur incarcération.
Des enfants sont assis derrière une porte en métal à barreaux, dans une pièce aux murs bleus. Deux paires de chaussures sont posées à l'extérieur de la porte.
Keylis, 28 ans, emprisonnée pour trafic de drogue, et Hainni, 17 ans, accusée d’homicide, au centre de détention de La Yaguara. Les deux jeunes femmes tentent d’entrer en communication avec des prisonniers hommes détenus dans la cellule d’à côté.

SALVADOR

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Cette détenue a été condamnée à huit ans de prison pour son appartenance au gang Barrio 18, dont elle s’est fait tatouer le nom sur le front. Elle est actuellement incarcérée à la prison d’Ilopango.
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Une cellule du secteur D de la prison d’Ilopango, dédié aux femmes condamnées pour des activités en lien avec les gangs. Ces détenues ne sont pas autorisées à sortir de leur cellule –et donc à voir la lumière du jour– plus d’une heure par jour. Elles n’ont pas reçu la moindre visite depuis trois ans.
Une femme verse de l'eau sur une petite fille dans une pièce avec des vêtements suspendus pour sécher. La pièce a des murs verts et un sol carrelé.
Une femme lave sa fille dans la section “maternité” de la prison d’Izalco, la seule de ce genre dans le pays. Selon elle, “être en prison avec ses enfants est un enfer, car les enfants ont des désirs et des besoins que nous ne pouvons pas satisfaire”. Elle a donné naissance à un fils en détention. Il n’a jamais connu la liberté. Si certaines détenues ont le droit de faire sortir leurs enfants de la prison de temps en temps, à condition qu’ils soient accompagnés d’un autre membre de la famille, ce n’est pas le cas des femmes incarcérées pour des liens avec les gangs.

GUATEMALA

Une personne avec un tatouage sur la joue portant l'inscription "Amarte Duele".
Claudia, 31 ans, purge une peine de 50 ans de prison au Centre d’orientation pour femmes (COF) pour “extorsion et homicide sur la personne d’une femme”, un crime qui ne donne droit à aucune possibilité de remise de peine au Guatemala. Elle s’est fait tatouer sur le visage la phrase “T’aimer, c’est souffrir”, qu’elle justifie ainsi: “La vérité, c’est que tout ce qui m’entoure et tous ceux que j’ai aimés depuis que je suis enfant m’ont fait souffrir. Mes parents, ma famille, mes filles, mes conjoints. Je n’ai jamais obtenu ce que j’aurais aimé.”
L'image montre plusieurs personnes dans une cour entourée de bâtiments colorés. Il y a des seaux empilés, des vêtements suspendus à sécher, et une personne sous un parapluie. On observe également des grillages et des barbelés au sommet des murs, suggérant un environnement de type institutionnel.
Le COF, la prison pour femmes du Guatemala, abrite 933 détenues, réparties en plusieurs secteurs. Ici, le secteur 3, qui regroupe 167 femmes. L’eau n’y est disponible que deux fois par jour, à 7h et à 10h. Les détenues doivent alors la stocker dans des seaux. Une partie sert pour la toilette, l’autre pour la lessive, le nettoyage et la vaisselle. En avril 2022, l’état d’urgence a été décrété dans la prison en raison d’une suspicion de présence d’armes dans les cellules.
Une pièce encombrée où des sacs colorés sont accrochés aux murs. Deux personnes se trouvent à l'intérieur, l'une allongée sur un matelas et l'autre debout. Des objets personnels et des bouteilles sont dispersés autour.
Le centre de détention de Huehuetenango compte sept détenues femmes, dont quatre sont issues des communautés autochtones. Estela, 24 ans, qui purge une peine de 25 ans de prison pour meurtre, est l’une d’elles. Elle revêt son vêtement traditionnel à chaque fois qu’elle reçoit une visite.
Une femme est assise sur un lit, tenant un bébé. À gauche, il y a un lit d'enfant avec des jouets en peluche et une étagère remplie de vêtements pliés et de poupées. Les rideaux sont rouges et le mur est en béton.
Jessica, ici avec Sergio, le fils d’une autre détenue, au COF. Jessica était enceinte de cinq mois quand elle a été arrêtée. Les enfants qui grandissent en prison ne connaissent pas la liberté avant 4 ans, âge auquel ils sont libérés.

Society #252

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