
Nils a mal dormi cette nuit. Il dort toujours mal la veille d’un abattage. Éleveur à Forch, une petite commune située sur les hauteurs du lac de Zurich, en Suisse, il s’est réveillé à 6h et doit encore attendre que le jour se lève pour tuer l’un de ses bœufs d’une balle dans la tête. “C’est paradoxal , avoue-t-il. Je tue des bêtes que j’ai vues naître, que j’ai élevées et que j’aime. Je tiens beaucoup à ce cercle de vie. Voilà pourquoi je préfère les exécuter moi-même plutôt que de les envoyer à l’abattoir.” Trente minutes avant la mise à mort, l’agriculteur porte déjà son arme à l’épaule, un fusil de chasse de calibre .22 Magnum. Entre ses doigts, il fait rouler la cartouche qu’il utilisera tout à l’heure: “Avec ça, on tue un animal de 600 kilos, dit-il . C’est le meilleur calibre car 100% de l’énergie reste concentrée dans la tête. La mort est instantanée.”
