La Vida Corona

La vie déraille

À première vue, le vélo semble être l'un des grands vainqueurs de la vie post-Covid, avec une explosion du nombre de ses utilisateurs. À seconde vue, les Français qui s'y sont (re)mis rencontrent quelques difficultés.
Un cycliste âgé, portant un casque et un gilet jaune, est aidé par deux autres cyclistes. L'un répare le vélo, tandis que l'autre gonfle le pneu. Des bâtiments et un café sont visibles en arrière-plan.
Illustration: Simon Bournel pour Society
  • Thibault Barle
  • 4 min.
  • Reportage

Devant la grille d’une résidence de Nogent-sur-Marne, en bordure du bois de Vincennes, Guillaume, casque sur la tête et le vélo chargé de quatre imposantes sacoches, attend qu’on lui ouvre quand un habitant l’interpelle: “Qu’est-ce que vous faites avec tout ça? Le tour du monde à vélo?” L’intéressé sourit et tend une carte de la start-up pour laquelle il travaille, Cyclofix, qui met en contact des réparateurs itinérants avec des propriétaires de vélo. Depuis la fin du confinement, Guillaume, réparateur depuis deux ans, n’arrête pas. “Je pense que l’on a trois fois plus de demandes qu’avant la crise” , estime-t-il. L’association Vélo & Territoires note effectivement une augmentation de 87% de la fréquentation cyclable en France entre le 11 et le 31 mai par rapport à la période précédant le confinement. Si la méfiance nouvelle des Français pour les transports en commun ne suffisait pas, l’État a même débloqué 60 millions d’euros pour leur offrir des cours gratuits d’une heure et demie auprès d’associations, qui rencontrent un certain succès.
“Les gens sont motivés comme jamais , témoigne Frédéric, cofondateur de l’association Développement animation vélo solidaire, qui propose notamment des formations à la conduite du vélo en ville pour adultes . Ils arrivent à l’heure, n’oublient jamais leur casque et acceptent des rendez-vous le samedi à 9h.” En plus des cours, le programme de l’État offre aussi aux nouveaux utilisateurs un chèque de 50 euros pour remettre en état leur engin dans différents ateliers. Encore un succès: “Nous avons beaucoup de remises à neuf de vélos entreposés dans de mauvaises conditions, constate Guillaume. Parfois, tout est à refaire.” 

Society #133

Illustration pour Dominic C
ILLUSTRATION: ANTHONY GERACE

Dominic C

Il voulait faire de la Grande-Bretagne post-Brexit une sorte de start-up nation shootée aux stéroïdes. Architecte du “Leave” et conseiller principal de Boris Johnson, voilà Dominic Cummings, Machiavel sauce lad, empêtré dans une polémique sans précédent liée à sa violation des règles de confinement et à une réponse trop tardive à la crise sanitaire. Portrait de celui que l'ancien Premier ministre David Cameron a un jour traité de “psychopathe de profession”.
Illustration pour Le prix du Nobel
d'après AFP / MICHEL CLEMENT

Le prix du Nobel

En 2008, Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier obtenaient le prix Nobel de médecine pour avoir isolé, 25 ans plus tôt, le virus du sida. Aujourd'hui, la première est à la tête du comité d'experts de l'Élysée sur le coronavirus, quand le second s'est ostracisé en s'enfonçant dans le complotisme. Deux trajectoires opposées qui en cachent d'autres: celles des scientifiques ayant travaillé dans la même équipe, avant d'être les grands oubliés d'une récompense aux allures de malédiction. Et qui rappellent, en ces temps de course au vaccin, combien le monde de la recherche médicale peut être violent.

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