
Devant la grille d’une résidence de Nogent-sur-Marne, en bordure du bois de Vincennes, Guillaume, casque sur la tête et le vélo chargé de quatre imposantes sacoches, attend qu’on lui ouvre quand un habitant l’interpelle: “Qu’est-ce que vous faites avec tout ça? Le tour du monde à vélo?” L’intéressé sourit et tend une carte de la start-up pour laquelle il travaille, Cyclofix, qui met en contact des réparateurs itinérants avec des propriétaires de vélo. Depuis la fin du confinement, Guillaume, réparateur depuis deux ans, n’arrête pas. “Je pense que l’on a trois fois plus de demandes qu’avant la crise” , estime-t-il. L’association Vélo & Territoires note effectivement une augmentation de 87% de la fréquentation cyclable en France entre le 11 et le 31 mai par rapport à la période précédant le confinement. Si la méfiance nouvelle des Français pour les transports en commun ne suffisait pas, l’État a même débloqué 60 millions d’euros pour leur offrir des cours gratuits d’une heure et demie auprès d’associations, qui rencontrent un certain succès.
“Les gens sont motivés comme jamais , témoigne Frédéric, cofondateur de l’association Développement animation vélo solidaire, qui propose notamment des formations à la conduite du vélo en ville pour adultes . Ils arrivent à l’heure, n’oublient jamais leur casque et acceptent des rendez-vous le samedi à 9h.” En plus des cours, le programme de l’État offre aussi aux nouveaux utilisateurs un chèque de 50 euros pour remettre en état leur engin dans différents ateliers. Encore un succès: “Nous avons beaucoup de remises à neuf de vélos entreposés dans de mauvaises conditions, constate Guillaume. Parfois, tout est à refaire.”