
“Je suis en position attentiste. Même si le score du NFP peut échauder les investisseurs, aucune majorité écrasante ne ressort”, se rassure Nicolas Cheron, 40 ans, ses écrans branchés sur les cours de la Bourse. À l’arrière-plan, un ciel un peu laiteux tranche avec le bleu profond de l’océan Indien. Ce stratégiste boursier indépendant et influenceur finance s’est installé à La Réunion pour le soleil, la qualité de vie et le fuseau horaire, idéal pour suivre les marchés sans décalage. Mais en ce début de mois de juillet, tout n’est pas aussi rose qu’espéré. Tout a basculé le 9 juin avec l’annonce de la dissolution. “Le mot ‘incertitude’ peut paraître d’une certaine banalité, mais cela veut dire beaucoup pour les marchés boursiers. Quand on n’a pas de visibilité, cela génère de la peur et des craintes”, décrypte-t-il. D’ailleurs, deux jours après la prise de parole d’Emmanuel Macron, Nicolas lui-même décidait de se mettre à l’abri, un peu comme avant une tempête. Quand il a vu les premiers sondages et a compris “qu’un extrême pourrait entrer dans la danse”, il a pris son téléphone, s’est connecté à son courtier en ligne, a sélectionné quelques positions et a coupé. En même pas cinq minutes, il avait vendu une partie de son portefeuille, soit un peu moins de 100 000 euros, principalement ses actions exposées au risque français.