
10h30, l’alerte aérienne est levée à Kyiv. Des jeunes en tenue militaire, plus ou moins bien fagotés, certains en bottes, d’autres avec des tennis en toile aux pieds, se précipitent hors du dortoir vers l’allée centrale pour un garde-à-vous désordonné. Quelques-uns portent un fusil d’assaut soviétique en bandoulière. D’autres rien. Au second rang, deux grands s’affrontent à pierre-feuille-ciseaux. Puis un ordre, et la troupe part au petit trot au milieu des bâtiments en ruine. Ambiance étrange, entre la colonie de vacances et le service militaire. C’est pourtant ici, dans une gigantesque usine de tracteurs abandonnée depuis dix ans, que l’unité la plus populaire d’Ukraine, la 3e brigade d’assaut, initie et forme ses nouvelles recrues.