Reportage

Le premier sera le dernier

Peu de gens ont autant cru en Emmanuel Macron que Sacha Houlié, fidèle parmi les fidèles depuis 2015. Neuf ans, quelques renoncements et beaucoup de couleuvres avalées plus tard, le jeune député de la Vienne, tout juste réélu sous l'étiquette Renaissance, a fini par lâcher -lui aussi- le président après avoir tout simplement cessé d'y croire. Voici le récit de sa dernière campagne.
  • Par Lucas Duvernet-Coppola, dans la Vienne - Photos: Guillaume Binet
  • 12 min.
  • Reportage
Une affiche électorale avec le slogan "Votez Sacha !" et un homme en chemise blanche marchant devant, regardant son téléphone.

Le conseiller politique d’Emmanuel Macron appelle une fois. Deux fois. Envoie un SMS, qui reste sans réponse. Quelques jours avant le second tour des législatives, il cherche à savoir ce que comptent faire les candidats investis par la majorité présidentielle en cas de victoire, ou de défaite, pour préparer l’après. En lice pour sa réélection dans la 2e circonscription de la Vienne, Sacha Houlié ne répond pas. Le grand public ne le connaît pas forcément, mais dans l’écosystème macroniste, Houlié, 35 ans, est quelqu’un depuis le début. Cofondateur des Jeunes avec Macron en 2015, élu député sous l’étiquette présidentielle en 2017 et en 2022, président de la commission des lois à l’Assemblée jusqu’à la dissolution, il est l’un de ceux à avoir cru en Macron avant même que Macron ne croie en lui-même, et il est encore là. L’époque où le jeune homme se serait jeté dans les flammes sans réfléchir pour sauver le président est cependant bien loin. Quand Houlié se décide enfin à rappeler l’Élysée, jeudi 4 juillet, il ne fait pas de compliments ni de prisonniers. Tout ça a assez duré, annonce-t-il calmement. En cas de victoire dimanche 7, il quittera le groupe Renaissance lundi 8.

Élections législatives – À front les manettes

Society #235

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