
Cette fin d’après-midi de juillet, le bruit de la circulation couvre presque entièrement le chant des cigales. À la sortie de Vitrolles, où l’on n’est rien sans voiture, c’est l’heure de pointe. Le long de la départementale encombrée, les entrepôts logistiques s’enchaînent, avant de laisser place à une étendue de terre ocre et de cyprès. Et puis, à nouveau, un imposant cube de béton gris: le Stadium de Vitrolles, une salle de concert de 5 000 places imaginée par l’architecte Rudy Ricciotti et inaugurée il y a pile 30 ans, en 1994. Pas un chat ne traîne sur le parking, mais une tête de félin noir ultraréaliste est graffée sur la paroi du bâtiment. Sur la grille de l’entrée, un panneau de chantier vieux de 2021 annonce plus de deux millions d’euros de travaux. De quoi remettre partiellement debout la salle restée presque inoccupée pendant plus de 20 ans, après le passage de l’extrême droite à la mairie de Vitrolles, quatrième ville de France à avoir élu le Front national en 1997.