Grand Large

Le vicomte, le tsar
et les marins

Petite sœur du Vendée Globe, la Vendée-Saint Pétersbourg s'est élancée en 2010 vers la Russie. Un bide commercial et médiatique, vite oublié, mais qui interroge aujourd'hui: et si cette course était le point de départ de l'amitié intéressée de son organisateur, le russophile et turbo-poutiniste Philippe de Villiers?
  • Par Pierre-Philippe Berson, à Saint-Gilles-Croix-de-Vie
  • 22 min.
  • Reportage
Un trimaran navigue sur l'eau avec une grande voile illustrée d'un personnage de girafe. Le bateau est principalement rouge et blanc, et des drapeaux colorés sont visibles.
Vincent Curutchet / DPPI

La ligne d’arrivée marque une bascule vers un monde fait de froid, de rouille et de visages hostiles. Les neuf trimarans terminent la première étape de la course Vendée-Saint-Pétersbourg à Kronstadt, port militaire situé sur une île à une quinzaine de milles nautiques de Saint-Pétersbourg et porte d’entrée des eaux nationales russes. Arrivé en tête ce matin du 24 mai 2010, Franck-Yves Escoffier se présente face à ce qu’il qualifie de “mur de béton”, entouré de bateaux militaires, d’épaves et de brise-glaces. “C’était complètement différent de chez nous”, se souvient aujourd’hui le skipper de Crêpes Whaou! 3, alors habitué à tirer des bords dans la baie de Saint-Malo. Son poursuivant, Yves Le Blévec, écarquille lui aussi les yeux devant “cette porte gigantesque où se voyait toute la puissance de l’économie soviétique”. Loïc Féquet, arrivé peu après, a de son côté le sentiment de débarquer “en pleine guerre froide”.

Society #255

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