Nouveau Monde

L’école des fans

Quand le Covid-19 a forcé le monde à faire une pause, celui-ci a migré sur Internet: apéros sur Skype, réunions sur Zoom et… sexe sur OnlyFans. Créé en 2016, ce réseau social est devenu en deux mois l'épicentre du porno soft. Voici comment, et voici pourquoi.
Une illustration montre une femme assise sur un lit, nue, avec des couleurs vives et contrastées. Derrière elle, des affiches colorées sont accrochées au mur, l'une représentant un lever de soleil et une autre une femme avec l'inscription "BEYONC". Un téléphone portable est posé sur le lit.
Illustrations: Aline Zalko pour Society

Pendant le confinement, Marjorie n’a pas appris à faire du pain ni rattrapé de vieilles séries. Elle s’est levée le matin en pensant à comment elle allait se mettre en scène l’après-midi, a découvert de nouvelles techniques de photo mais aussi de maquillage. Elle a fait de la comptabilité, trié les messages, s’est acheté des nouveaux vêtements comme des investissements qui rapporteront plus tard. En réalité, Marjorie n’a que rarement arrêté de penser à son compte OnlyFans, un réseau social comme les autres, sauf qu’il faut payer pour y suivre quelqu’un et s’abonner à son profil. “Mine de rien, ça prend du temps! s’exclame-telle depuis le Sud de la France. Il faut déjà imaginer le shoot et l’univers qu’on veut lui donner. Ça peut me prendre un après-midi entier à installer le matériel, me préparer et shooter. Puis environ une heure pour trier et retoucher les photos et, enfin, une heure pour programmer les posts.”
Pour la jeune femme de 24 ans, OnlyFans est devenu un travail à plein temps. Et également sa seule source de revenus. “L’avantage, c’est que j’ai un master en communication, donc je suis plutôt calée en gestion des réseaux sociaux.”

Society #133

Illustration pour Dominic C
ILLUSTRATION: ANTHONY GERACE

Dominic C

Il voulait faire de la Grande-Bretagne post-Brexit une sorte de start-up nation shootée aux stéroïdes. Architecte du “Leave” et conseiller principal de Boris Johnson, voilà Dominic Cummings, Machiavel sauce lad, empêtré dans une polémique sans précédent liée à sa violation des règles de confinement et à une réponse trop tardive à la crise sanitaire. Portrait de celui que l'ancien Premier ministre David Cameron a un jour traité de “psychopathe de profession”.
Illustration pour Le prix du Nobel
d'après AFP / MICHEL CLEMENT

Le prix du Nobel

En 2008, Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier obtenaient le prix Nobel de médecine pour avoir isolé, 25 ans plus tôt, le virus du sida. Aujourd'hui, la première est à la tête du comité d'experts de l'Élysée sur le coronavirus, quand le second s'est ostracisé en s'enfonçant dans le complotisme. Deux trajectoires opposées qui en cachent d'autres: celles des scientifiques ayant travaillé dans la même équipe, avant d'être les grands oubliés d'une récompense aux allures de malédiction. Et qui rappellent, en ces temps de course au vaccin, combien le monde de la recherche médicale peut être violent.

À lire aussi

Abonnez-vous à Society+ dès 4.90€

Des centaines de docus à streamer.
7 jours gratuits !