Phénomène

L’ère du ramen

La pizza a conquis le monde. Le burger a conquis le monde. Le kebab a conquis le monde. Mais ces plats doivent désormais composer avec le ramen: du bouillon, des nouilles, des queues interminables sur le trottoir et des cantines où il faut jouer des coudes pour trouver un coin de table. Rien que ça? Tellement plus que ça.
  • Par Grégoire Belhoste et Arthur Jeanne - Photos: Renaud Bouchez
  • 23 min.
  • Tendance
Des personnes sont assises autour de tables dans un restaurant animé, discutant et mangeant. Un serveur est debout, tenant un plat. L'ambiance est chaleureuse et conviviale, avec des lanternes japonaises décoratives.

C’est une voie de 440 mètres de long en plein centre de Paris. Elle court du numéro 12 de l’avenue de l’Opéra au numéro 13 de la rue Saint-Augustin. La semaine comme le week-end, aux heures de repas, ses trottoirs étroits débordent de gens qui acceptent de prendre place dans des files d’attente spectaculairement longues devant les vitres embuées de ses restaurants, des bouis-bouis exigus d’où s’échappent des effluves de bouillon et qui disent tous: ramen. À la lisière des Ier et IIearrondissements de Paris, la rue Sainte-Anne est l’épicentre où convergent les fans de culture et de gastronomie japonaise. Cela dure depuis les années 1970. À l’époque, des compagnies aériennes, des voyagistes et des commerces s’implantent dans le quartier, proche des hôtels fréquentés par les touristes japonais venus visiter la capitale. Les restaurants et les épiceries suivent et les quelques hectares du périmètre gagnent vite le surnom de “Little Tokyo”. En 1984, à l’angle de la rue Saint-Anne et de la rue Villedo, s’installe Higuma, l’un des premiers restaurants de Paris à servir des ramens (à prononcer “lamen”). Dans un premier temps, le plat s’adresse aux touristes et aux salarymen nippons qui travaillent dans le quartier.

Society #234

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