Portrait

Les interrupteuses

Leur nom: le Club des jeunes filles leaders. Leur mission: interrompre les mariages forcés et précoces. Ce qui, en Guinée, fait de ces jeunes femmes des héroïnes, mais aussi des cibles.
Un groupe de femmes et d'enfants pose ensemble devant un bâtiment, certaines levant le poing en signe de solidarité. Elles portent des vêtements colorés et semblent être dans un cadre communautaire ou de rassemblement.
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  • Romuald Gadegbeku, à Conakry (Guinée)
  • 8 min.
  • Portrait

Le son du méchant ressac de l’océan Atlantique fracassant les rochers jure avec sa douce voix. Attablée à la terrasse du Palm Camayenne, un hôtel cinq étoiles de Conakry, Aïssatou Diallo, grands yeux noirs et teint miel sous son voile bleu, raconte son histoire. Elle a été mariée une première fois de force à 14 ans –“Je me suis sacrifiée pour mes parents, mais ce mariage n’a pas marché”–, puis une deuxième fois deux ans plus tard. “J’avais très peur, mais je n’avais que trois choix: soit je quittais la maison, soit je portais plainte, soit j’acceptais de me marier.” Elle choisit alors la première option, fuit la maison familiale et se réfugie chez Nana Sylla, une copine de lycée. Les parents d’Aïssatou déclarent, eux, au micro d’une radio locale, que leur fille a été kidnappée.

Society #254

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