Reportage

Les Justes de Calais

Alors que la liste des naufrages dans la Manche n'en finit pas de s'allonger, la disparition coup sur coup cet été de Jean-Claude Lenoir et Christian Salomé, deux responsables d'associations emblématiques de l'aide aux migrants, est un symbole tragique. Et une défaite de plus dans un combat inexorable.
Des personnes portant des gilets de sauvetage se trouvent sur un canot pneumatique en mer, accompagnées par un bateau de sauvetage plus petit et un navire de patrouille à l'arrière-plan.
AFP / Sameer Al-Doumy
  • Florent Caffery, à Calais
  • 7 min.
  • Reportage

Les deux morts sont intervenues comme des tremblements de terre. Le 11 juillet dernier, Jean-Claude Lenoir, opéré de l’aorte il y a trois ans, n’a pas survécu à un malaise cardiaque au volant de la camionnette de Salam (pour Soutenons, aidons, luttons, agissons pour les migrants), l’association qu’il avait cofondée en 2003, après la fermeture du centre de Sangatte (2002). L’ex-professeur de technologie du collège Jean-Jaurès de Calais, 72 ans, a achevé sa route dans un canal du centre-ville, à quelques centaines de mètres d’un campement d’exilés. Un mois plus tard, le 11 août, Christian Salomé, 74 ans et figure de l’Auberge des migrants, fondée en 2008, un homme “plus réservé mais avec des convictions aussi solides”, d’après la maire de Calais, Natacha Bouchart (ex-LR), s’éteignait des suites d’un long cancer. “C’est une année noire, une année de deuil sur le littoral”, déplore Claire Millot, actuelle secrétaire générale de Salam.

Society #244

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