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L’été Odessa

Avant la guerre, Odessa, au bord de la mer Noire, était réputée pour son art de vivre et ses plages. Depuis la guerre aussi, nous apprend le photographe italien Matteo de Mayda.
  • Par Pia Carron - Photos: Matteo de Mayda
  • 2 min.
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Une plage animée avec de nombreuses personnes se relaxant sur le sable et se baignant dans la mer. On voit des parasols, des serviettes et une tour de surveillance blanche sur la plage.
Photo: Matteo de Mayda

Il était parti pour documenter la violence de la guerre chez ceux qui la subissent. Il est revenu avec des photos de bouées gonflables. Il y a quelques semaines à peine, dans un taxi pour Odessa, le photographe italien Matteo de Mayda apprend que les habitants de la station balnéaire ukrainienne, située au bord de la mer Noire, commencent à regagner les plages avec l’arrivée de l’été. Il suit alors le mouvement. “Sur la plage, il y avait des femmes avec les ongles parfaitement vernis, très bien habillées. Un soir, je suis même allé dans un restaurant chic avec des gens du coin, témoigne-t-il. En fait, les gens en ont marre de se cacher à chaque fois qu’un missile menace de tomber, donc ils se mettent à vivre comme si de rien n’était.” Car Odessa, au bout de deux ans et demi de guerre, continue d’être pilonnée. Environ six ou sept fois par jour, la troisième ville d’Ukraine fait l’objet d’alertes aériennes à la suite de tirs de missiles balistiques russes depuis la Crimée voisine. Le 15 mars dernier, 20 personnes sont ainsi mortes après une double frappe à quinze minutes d’intervalle, soit l’attaque la plus meurtrière pour la ville depuis le début de l’invasion russe. Du reste, malgré les efforts pour la tenir à distance, la guerre se voit aussi à la plage. Sur Arcadia Beach, raconte le photographe, “les hommes ont tous moins de 25 ans ou plus de 60 ans. Ceux qui ne veulent pas rejoindre l’armée restent cachés chez eux. Les militaires ne vont pas les chercher dans leur maison, mais ils les arrêtent s’ils les croisent dans la rue”. Désormais rentré en Italie, Matteo de Mayda prévoit de repartir à Odessa bientôt, toujours sur les traces de cette “recherche de normalité”. Malgré les affiches de propagande, le bruit constant des générateurs électriques, le contreplaqué sur les fenêtres et les panneaux “attention aux mines”. “J’ai entendu parler d’histoires de gens, de réouverture de clubs, de déploiement de la scène artistique, dit-il. C’est dans un tel contexte que les artistes ont besoin de dire au monde ce qu’ils ont vu.”

Des personnes profitent d'une journée ensoleillée au bord de la mer. Deux personnes sont dans l'eau et trois autres se trouvent sur un quai, discutant ou se préparant à entrer dans l'eau. En arrière-plan, on aperçoit des bâtiments et un grand immeuble.
Une femme marche devant un stand de rue coloré sous des parasols, proposant des jouets gonflables et divers articles. Des personnes sont assises en arrière-plan à une terrasse, près d'un bâtiment ancien et d'un arbre.
Un poster de la Garde nationale est affiché sur une porte vitrée, montrant un soldat en uniforme.
Un grand immeuble résidentiel beige avec des balcons arrondis, devant lequel se trouve une structure moderne avec le mot "SANTIM" affiché.
Un grand bâtiment résidentiel moderne surplombe la mer, entouré de bâtiments de style ancien avec des toits en tuiles rouges, le tout intégré dans un environnement verdoyant.
Une vue depuis le haut d'un escalier surplombant un port avec des bateaux amarrés, des bâtiments modernes et la mer à l'horizon. Des arbres encadrent la scène et quelques personnes descendent les marches.
Une affiche publicitaire montre deux soldats en tenue de camouflage, avec le texte en ukrainien "На захисті майбутнього" qui se traduit par "Pour la protection de l'avenir".
Un étal de fleurs sur un trottoir, avec plusieurs bouquets colorés disposés dans des pots et des vases. En arrière-plan, une rue bordée d'arbres et de bâtiments.
Un grand objet en forme de cône est recouvert d'une bâche verte, entouré de sacs de sable, situé sur une place pavée devant un bâtiment jaune avec des fenêtres et des moulures blanches.
Une personne se tient dans un parc entourée de plusieurs petits chiens blancs, avec des lampadaires et des arbres en arrière-plan.
Un bâtiment endommagé se trouve en arrière-plan, entouré de végétation. Au premier plan, deux véhicules militaires rouillés sont stationnés sur la route, avec des barrières de sécurité à proximité.
Un groupe de jeunes filles joue autour de petites voitures électriques dans un espace ouvert entouré d'arbres.

Society #236

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