
Sur les murs de l’aéroport de Kaboul, sur les pare-brise des taxis, sur les façades d’immeuble et même sur de simples feuilles accrochées aux fenêtres des véhicules et des maisons: il y a encore trois semaines, le visage d’Ahmed Chah Massoud s’affichait partout dans la capitale afghane. Tour à tour souriant et déterminé, comme s’il continuait à veiller sur le pays pour lequel il s’est battu toute sa vie. Mais ces images semblent bien loin, désormais. Vingt ans après son assassinat -deux jours avant que les avions de Ben Laden ne s’empalent dans les tours jumelles–, Massoud pourrait tomber de nouveau. Alors que les Américains se sont retirés et que les talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan, le nom du héros ne résonnait plus ces derniers jours que dans sa vallée du Panshir. Là où son fils mène aujourd’hui le dernier combat contre les nouveaux maîtres de Kaboul.