
Certains sont arrivés en couple ou avec des amis, d’autres ne se connaissaient pas quelques heures plus tôt. En cette fin de mois de novembre, les supporters iraniens venus suivre la Coupe du monde sur place ont un verre à la main pour trinquer à “la liberté”. L’atmosphère est douce, mais dans la nuit dohanaise, Maryam* sent quelqu’un lui taper sur l’épaule. Un chargé de sécurité qatari: “Tu ne peux pas porter ça. On ne veut pas de ça ici.”
“Ça”, c’est un drapeau de l’Iran avec le lion solaire de la Perse, pré-révolution islamique de 1979. Lorsqu’elle a acheté ses billets en mars dernier pour assister aux trois premiers matchs de l’Iran au Mondial, cette femme de 38 ans, arrivée tout droit de Stockholm, où elle s’est installée en 2008 pour faire ses études, ne s’attendait pas à se faire ainsi réprimander. Supportrice de Liverpool, elle dit avoir grandi “avec les récits de la victoire de 1998 contre les États-Unis au Mondial en France”, et tout ce qu’elle attendait de ce tournoi était que l’Iran passe pour la première fois la phase de poules. Mais le foot a vite disparu.