
Quinze degrés, température idéale pour entrer dans la légende. La nuit dernière, Michael Rossmyre n’en a pas dormi. Il s’est levé à 4h30, à Halkirk, un village du Nord de l’Écosse. Il a préparé quatre mini-sandwichs au beurre de cacahuète, des biscuits au chocolat, un grand Thermos de café, quatre cannettes de limonade, trois bouteilles d’eau et il a tout bien rangé dans deux grands Tupperware. Soixante printemps lui ont appris à être prévoyant. Il a aussi embarqué un gilet jaune, un K-way orange, une chaise de camping et une petite paire de jumelles. À 5h30, il a pris la route et roulé trois heures vers le sud. Alors qu’un jour couleur d’ombre se levait, il s’est enfoncé dans un paysage de collines vert et brun qui prennent racine dans les fleurs roses sauvages. Vers 9h, il est arrivé au bord du loch Ness. Il s’est installé au milieu des monts accroupis autour du grand lac, qui semblent penser comme lui: il doit bien y avoir quelque chose ici… Puis il a vu les autres débarquer. En ce dernier week-end d’août, des dizaines d’individus ont afflué de différents bouts de l’Europe, attirés par la légende toujours intacte du loch Ness, et animés par l’espoir sincère de résoudre -enfin- son énigme. Car ce samedi marque le début de la Quête (The Quest, en VO), soit la plus imposante opération de recherche du monstre menée depuis près de 50 ans: deux jours organisés par le Loch Ness Centre de Drumnadrochit, petite bourgade nichée au bord du lac, avec drones, bateaux équipés de caméras infrarouges, hydrophones (des micros sous-marins) et près de 200 volontaires annoncés. L’ambition est énorme.