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Négoce in Paris

C'est l'événement sportif de cette fin janvier: l'organisation, pour la première fois, d'un match officiel de NBA en France, en l'occurrence celui qui opposera les Milwaukee Bucks aux Charlotte Hornets.Et c'est, en même temps, la consécration d'une drôle d'histoire d'amour: celle qui lie Michael Jordan, légende vivante du basket désormais propriétaire des Hornets, à la ville de Paris. Et à ses nombreuses opportunités de business.
  • Par Pierre-Philippe Berson
  • 10 min.
  • Reportage
Un homme tenant un ballon de basket pose devant la Tour Eiffel, entouré de plusieurs personnes, dont des enfants.
Presse Sports / Clément Denys

Pour une fois, il n’est pas le héros de la soirée. Du moins, pas initialement. Ce 13 juin 2015, la discothèque VIP Room, rue de Rivoli, se pare d’un rose criard, la couleur du Stade Français, le club de rugby de la capitale, qui vient de remporter le soir même le titre de champion de France. Des danseurs aux oreilles en chou-fleur célèbrent la victoire dans une ambiance de vestiaire. Ils posent assis, le bouclier de Brennus sur les genoux, dans des fauteuils au velours cerclé de dorure. Au petit matin, certains finiront en slip dans les fontaines de l’hôtel de ville. Mais pour l’heure, les champions de France sont encore habillés et la fête bat son plein. “Une équipe de rugby, ça sait arroser une victoire”, siffle, admiratif, Jean-François Martins, adjoint aux sports à la mairie de Paris et présent ce soir-là sur la liste des invités. Soudain, vers 3h, un murmure s’empare de la boîte. “Les gens disent: ‘ Jordan est là’ ”, rejoue Martins avec la même excitation. Michael Jordan, crâne lisse, chemise noire et pantalon gris, entre dans le club. Au bras de son épouse, il pose pour la photo de rigueur avec le propriétaire des lieux, Jean-Roch, dont la dentition à la blancheur suspecte réverbère les flashs des photographes. Puis Jordan prend place au milieu du carré VIP et, d’un coup, éclipse les golgoths de l’ovalie. “MJ” danse un cigare aux lèvres et embrume la soirée de ses volutes entêtantes sans que personne n’y trouve rien à redire. “C’est pas vraiment le genre de mec à qui on sort: ‘Désolé, la boîte est non-fumeur, monsieur’”, se marre l’un des convives présents ce soir-là. L’ancien arrière des Chicago Bulls passe la soirée à tirer sur son barreau de chaise, sous les yeux de videurs passifs. À Paris, ce 13 juin 2015, Michael Jordan fait comme chez lui.

Society #123

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