
Dans une petite allée plus ou moins à l’abri des regards, située entre le canal Saint-Denis et le parc de la Villette, un petit mouvement de foule se déclenche alors que six policiers à vélo tentent de vider l’allée de ses occupants: une cinquantaine de migrants, sans-abri, demandeurs d’asile et réfugiés. La plupart sont jeunes, certains sont mineurs, sommés selon plusieurs témoins de “dégager, sinon on vous gazera”. Pourtant, de l’autre côté de l’allée, une maraude de Médecins du monde est en train de soigner plusieurs de ces hommes installés dans des tentes sous le pont adjacent. “Ils ont des pathologies qui viennent d’abord du fait de vivre dans des conditions extrêmement précaires, qui s’aggravent à cause de la difficulté de l’accès aux soins et d’une prise en charge minime”, explique Bertrand, médecin bénévole à la retraite, entre deux osculations. Milou, son acolyte, prend des rendez-vous médicaux pour les malades, compte les tentes et sert d’interface.