Ils twerkaient, elles twerkent, iels twerkeront | Society
Reportage

Ils twerkaient, elles twerkent, iels twerkeront

Il y a près de 35 ans, La Nouvelle-Orléans inventait le twerk, une danse progressiste, popularisée notamment par des rappeurs et rappeuses queer. Il y a 20 ans, l'ouragan Katrina disséminait les artistes à travers le pays, et leur culture avec. Aujourd'hui, le twerk est partout. Mais qui l'a vraiment compris?
  • Par Victor Jezequel, à La Nouvelle-Orléans / Photos: Brandon Holland
  • 19 min.
  • Reportage
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Photos : Brandon Holland pour Society

Il y a les grosses chaleurs, et il y a celle de La Nouvelle-Orléans, qui brûle la nuque et fait de la transpiration une seconde peau. Aux abords du A. L. Davis Park, dans le quartier de Central City, pile au croisement de Washington Avenue et Lasalle Street, les membres d’une fanfare, des grands gaillards en t-shirt près du corps ou débardeur blanc, sont venus s’abriter à l’ombre d’un chêne. Comme tous les dimanches, six mois dans l’année, toute la ville s’est rassemblée pour la traditionnelle Second Line, une parade aux allures de grande Fête des voisins, organisée par une association différente chaque week-end. “Aujourd’hui, ce sont les Scene Boosters, un club vieux de 50 ans”, informe Hermon Joseph, 70 ans, incisives en plaqué or, surnommé “Bottle Man” en raison de la bouteille de vin blanc qui lui sert de percussion depuis un demi-siècle. Chris, la soixantaine -ce qui en fait le plus jeune du club–, s’est mis sur son trente-et-un, il porte un costume blanc et lavande. Plus qu’une simple coquetterie, c’est une ligne de conduite: “Si tu n’es pas frais, tu ne fais pas partie de la Second Line.” Les joints se consument aussi vite qu’ils se roulent. Les Scene Boosters s’alourdissent l’estomac aux food trucks.

Society #262

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