Reportage

« Opération victoire »

Sortir de Paris et des grandes villes, arpenter les zones rurales et pavillonnaires afin de convaincre une France principalement partagée entre l'abstention et le Rassemblement national de voter à gauche: voilà la mission que s'étaient donnée les 1 200 militants des Convois de la victoire durant cette campagne éclair. Voici le récit de leur virée.
Une illustration d'une voiture avec deux personnes à l'intérieur. Un panneau sur le toit indique "Priorité à gauche".
Illustration: Hector de la Vallée pour Society
  • Par Hélène Goutany, en Dordogne / Illustration: Hector de la Vallée
  • 8 min.
  • Reportage

“Ça vous dérange si je fume? Vous pouvez me le dire.” Une main sur le volant, une autre dans le paquet de tabac, Théo Chevallier se lance dans les bouchons parisiens, direction la Dordogne. Entre les sièges avant, adossé à une canette vide, un paquet de tracts à l’effigie de Manon Aubry pour les européennes, dont le souvenir est lointain: le militant insoumis a quitté son travail de collaborateur parlementaire auprès d’Aurélie Trouvé (LFI) il y a quelques mois. Il chapeaute depuis, avec Manon Coléou, les Convois de la victoire, comme ils ont décidé d’appeler cette initiative qui vise à envoyer des militants dans les circonscriptions serrées afin de convaincre les électeurs d’y voter à gauche. “On a fait une soirée chez moi aux alentours du 10 juin, et c’est à ce moment-là qu’on a décidé de lancer ces Convois de la victoire, que l’on a officialisés le 19 juin sur les réseaux.” La bande originelle réunit une quinzaine de copains, dont une bonne partie de collaborateurs parlementaires soudainement au chômage. Au début, les convois devaient se limiter à la région parisienne. Mais les résultats du 30 juin ont provoqué une flambée des inscriptions. La cagnotte en ligne explose alors, jusqu’à atteindre les 40 000 euros.

Élections législatives – À front les manettes

Society #235

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