Serge Atlaoui est libre

“Serge, il n'a pas peur de la mort”

Il ne devait y rester qu’une semaine. Dix jours au maximum. Mais Serge Atlaoui a été condamné à la peine de mort en Indonésie pour trafic de stupéfiants. L’homme clame son innocence mais, de recours en appels, ses jours restent comptés. Au plus grand désespoir de sa famille, originaire de l’Est de la France. Longtemps, son frère, André, a gardé le silence par crainte de froisser les autorisés indonésiennes. Aujourd’hui, il a décidé de parler. La bouche nerveuse, le cuir noir, il raconte son frère. Comme un exutoire.
  • Par Victor Le Grand et Antoine Mestres, à Hagondange 
  • 16 min.
  • Actualité
Illustration pour “Serge, il n’a pas peur de la mort”
AFP / Bay Ismoyo

Quand vous entendez depuis des semaines que votre frère Serge est un ‘baron de la drogue’, ça vous fait quoi? Quand j’étais adolescent, il m’est arrivé, comme à beaucoup de jeunes, de fumer un joint. À cette époque, Serge vivait à l’étranger. Il l’a appris par un ami à lui. Il est immédiatement rentré pour me donner une bonne correction. Il m’a dit: ‘Ne touche plus jamais à cette merde.’ Et quand je vous dis qu’il m’a tapé, il n’a pas fait semblant, croyez-moi sur parole.

Ça signifie quoi, selon vous? Ça signifie que les gens parlent sans savoir. Ils s’arrêtent au mot ‘drogue’ et ne cherchent pas à comprendre qui est réellement Serge, quelle est son histoire. C’est triste, mais c’est comme ça. Vous savez, on vient d’un quartier HLM de Manhès, à Hagondange, en Moselle. Dans les années 1970 ou 80, il n’y avait pas de drogue dans notre cité. Zéro. Les seuls qui se défonçaient, c’était avec de la colle à rustine. Et je peux vous dire qu’eux aussi, ils ont pris des baffes des mains de Serge.

Society #6

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