“Si je dois mourir tant pis” | Society
Paul Watson

“Si je dois mourir tant pis”

Officiellement recherché par Interpol, notoirement “réfugié” en France, Paul Watson est devenu au fil des ans une sorte de pop star de la cause écologique. À la fois capitaine de navire, vedette de téléréalité, protecteur des espèces marines et “pirate” auto-revendiqué, l’ancien de Greenpeace et fondateur de Sea Shepherd Conservation Society a surtout, derrière lui, 40 ans de combat pour la survie des océans et de la biodiversité. Qu’il résume ici.
  • Par Gaspard Manet et Christophe Gleizes
  • 14 min.
  • Interview
Illustration pour “Si je dois mourir tant pis”
Photos: Renaud Bouchez pour Society

Cela fait maintenant plus que 40 ans que vous luttez pour la survie des espèces. Vous vous souvenez du moment où votre combat a commencé? Petit, au Canada, j’avais déjà la fibre: je détruisais les pièges des chasseurs pour sauver des castors. Mais le jour où j’ai vraiment réalisé l’importance de la vie animale, c’est quand j’ai vu une baleine agoniser. C’était dans les années 70. J’étais à Greenpeace à l’époque. On lisait beaucoup Gandhi, et on croyait alors qu’il suffisait de mettre nos corps en opposition pour protéger les cachalots. Et puis arrive ce navire russe qui tente de tuer un groupe de huit baleines. Nous nous sommes placés sur la ligne de tir. Cela a plutôt bien marché pendant 20 minutes, jusqu’à ce que le capitaine du vaisseau ordonne de nous tirer dessus. Soudain, il y a eu une explosion juste au-dessus de nous: une baleine a été touchée dans le dos, il y avait du sang partout. La plus grande des baleines est alors remontée à la surface. Un harpon l’a frappée en pleine tête et l’a renversée. Elle a commencé à agoniser à la surface avant de replonger furieusement. J’ai vu des bulles venir dans notre direction très rapidement. Puis elle a surgi de l’eau, et c’est à ce moment-là que j’ai vu ses yeux. Nous nous sommes regardés intensément la baleine et moi, et j’ai compris qu’elle avait compris ce que nous étions en train de faire: au lieu de nous aplatir, elle s’est rétractée au dernier moment et a replongé dans l’océan. Elle aurait pu nous tuer, mais elle a choisi de ne pas le faire.

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Illustration pour Mafia blues
Photo: Daniele Pace

Mafia blues

Il a tué, s’est fait prendre mais n’a jamais parlé... Coupable d’une série de meurtres, commis chez lui, en Sicile, Giuseppe Grassonelli a été condamné à perpétuité au début des années 90. Derrière les barreaux, il s’est mis aux lettres et à la philosophie. Il a fini par écrire un livre dans lequel il raconte sa vie. Encensé par la critique et vainqueur du prestigieux prix Sciascia, celui-ci fait scandale: peut-on remettre un prix littéraire à un criminel? Alors que Malerba sort en France, son auteur reçoit au parloir.
Un mur couvert de graffitis et de gravures, avec un homme flou marchant à travers une ouverture entourée de végétation.
Photos: Nicolas Janowski pour Society

Un nazi dans la jungle

Il y a quelques semaines, les clichés de trois drôles de ruines au milieu de la jungle, à Misiones, dans le Nord-Est argentin, face au Paraguay, faisaient le tour du monde. Motif: il s’agirait ni plus ni moins d’une construction nazie, datant de la Seconde Guerre mondiale, bâtie pour servir de refuge à un haut gradé du IIIe Reich. Une découverte surprenante? Peut-être pas tant que ça: sur place, à San Ignacio, les histoires de nazis sont légion. Voyage en terre rouge, entre mythes et réalité.
Un homme court à travers un tunnel en pierre, éclaboussant de l'eau en marchant. Il porte une casquette, un sac à dos avec des bouteilles d'eau et des vêtements de sport.
Photos: Joshua Dudley Greer pour Society

Une course en enfer

Réputée “course à pied la plus dure du monde”, la Barkley Marathons malmène dans les montagnes du Tennessee les coureurs osant la défier: 160 kilomètres, 20 000 mètres de dénivelé positif et un compte à rebours de 60 heures. Inspirée de l’évasion ratée de James Earl Ray, l’assassin de Martin Luther King, qui se perdit en 1979 dans ces bois et ces collines inhospitalières, elle s’élançait pour la 28e fois le 28 mars dernier. Avec 40 aventuriers sur la ligne de départ. Mais combien à l’arrivée?

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