
Le vent des rotors de l’hélicoptère soulève la boue, laissant descendre les passagers, tandis que dehors patientent trois soldats de la Légion étrangère et un gendarme. On est dans une clairière, au cœur de la forêt amazonienne, en Guyane française. Les quatre hommes gesticulent frénétiquement. L’un d’eux regarde nerveusement autour de lui, un autre épaule son fusil d’assaut, un Heckler & Koch HK416. Les arbres sont épais.
Quelqu’un les observe, et ils le savent. C’est le matin. Le lieutenant-colonel Francis Bataillon, un homme trapu dans des vêtements trempés, sort un GPS de sa poche, se penche dessus et met ses hommes au parfum: il existe une vingtaine de sites d’exploitation d’or à proximité, et 200 garimpeiros, des orpailleurs illégaux, travailleraient le long de la rivière. Le plan consiste à les chasser et à brûler leurs campements. Les engins, les tuyaux et les pompes doivent être détruits. Pendant 29 jours, Bataillon et ses hommes vont parcourir cette forêt tropicale pour le compte du gouvernement français. “Harpie” est le nom de leur opération.