
Une fracture du coccyx
“J’ai commencé le patinage artistique à 11 ans, à Colombes (dans les Hauts-de-Seine, ndlr). Philippe Candeloro s’entraînait juste après mon cours. Un jour, ça devait être mon troisième cours, j’ai fait quatre pas sur la patinoire, je suis tombée sur les fesses et je me suis pété le coccyx. Et le coccyx complètement cassé, ça fait très, très mal et c’est super long à soigner. Tu dois t’asseoir sur des bouées tout le temps, parfois tu as mal quand tu te lèves parce que ça se bloque. Il y avait des petits bouts d’os qui se baladaient un peu partout, la douleur allait et venait, mais globalement, j’ai eu mal toute ma croissance. Je pense que quand on se blesse, ce sont des moments où le monde nous modifie, ça peut parfois être une vraie rencontre avec soi-même. Moi, par exemple, je crois que cette blessure m’a aidée à développer mon humour. D’ailleurs, j’adore regarder les bêtisiers des films de Jackie Chan, parce qu’on voit qu’il se fait vraiment mal mais qu’il en rit, qu’il avance et qu’il se réadapte constamment. Il y a une forme de danse dans la réadaptation, je trouve que c’est le truc le plus beau de la vie.”
Un ski dans la tempe
“J’ai fait du ski pour la première fois de ma vie en classe de neige, et je me suis ouvert la tête dès le deuxième jour. Je suis partie tout schuss sur une piste bleue, une bosse a fait déchausser mon ski, qui m’a tapé dans la tempe, et j’ai perdu connaissance. Ça a été hyper marquant pour moi, car c’est après ça que j’ai vraiment voulu faire le métier que je fais, dans le sens où j’ai pris conscience du fait que j’allais mourir et qu’il ne fallait pas perdre son temps. Comme je voulais être scénariste, j’ai commencé à écrire beaucoup et je me suis mise à écrire Hook 2, la suite du film avec Robin Williams, que j’adorais quand j’étais petite. J’ai écrit l’équivalent d’un synopsis, que j’ai ensuite traduit en anglais. J’avais écrit aux Cahiers du cinéma et à Première pour avoir l’adresse de Steven Spielberg. J’y croyais à fond, j’avais rédigé une lettre de motivation sur pourquoi c’était bien qu’une enfant invente la suite du film. Puis un jour, j’ai lu une interview de Spielberg dans laquelle il disait qu’il ne voulait plus jamais travailler avec des enfants. Donc je n’ai jamais envoyé ma lettre.”