
Les Dents de la mer, de Steven Spielberg (1975)
“C’était sans doute une erreur de voir ce film aussi jeune, tout seul dans le noir, chez mes parents. Je me souviens qu’une fois remonté dans ma chambre, la lumière des lampadaires de la rue et les rideaux faisaient comme des vaguelettes sur le plafond. Je n’arrivais pas à sortir du film ; j’avais peur du requin, même dans mon lit. Après ça, j’ai eu peur des requins à peu près toute ma vie, même dans les piscines de huit mètres sur deux, ou même dans les rivières. Je me souviens d’avoir été marqué par une scène terrifiante: une vague qui ramène sur la plage un canot pneumatique crevé avec un peu de sang dessus, puis le cri de désespoir et de terreur de la mère qui voit ça… Ce film, c’est un peu le versant cauchemardesque des vacances. D’autant qu’à l’époque, on allait en vacances principalement à la mer, en Bretagne, en Vendée, donc ça a pas mal compliqué ces moments-là. Encore aujourd’hui, j’y pense. J’ai attendu presque 30 ans avant de le revoir.”