
Laird Hamilton à Jaws, Hawaï (années 1990)
“C’est la première vraie vidéo de surf que j’ai regardée: Laird Hamilton en train de surfer la vague de Jaws. C’étaient les premières vagues vraiment grosses que je voyais et la première fois, aussi, que je voyais du tow-in, du surf tracté par jet-ski. Hyper-impressionnant! On avait regardé ça à la télé avec mon frère et mon père, à Saint-Médard-en-Jalles, où on habitait. Ma mère nous avait dit: ‘Ouh là là! Vous, vous ne ferez jamais ça, hein?’ Mon frère avait répondu du tac au tac ‘Non, non, t’inquiète!’, mais moi, je me rappelle très bien ne pas lui avoir répondu. Ça me captivait tellement que je préférais ne pas répondre. Même si, à ce moment-là, ça me faisait peur et que ce n’était pas du tout un projet de carrière. J’avais commencé à surfer vers mes 10 ans, à Lacanau. Mon père avait récupéré une planche à une bourse aux jouets -une Bic toute plate avec un petit bonhomme à qui on avait dessiné un pot de fleur sur l’entrejambe dénudé- et il apprenait à mon frère à surfer. Comme j’avais perdu mon copain de jeu, j’ai commencé à lui piquer sa planche. Et dès que j’ai pu moi aussi en avoir une, je m’y suis mise à fond.”
Stephanie Gilmore à Bells Beach, Australie (avril 2012)
“À 15 ans, je suis devenue vice-championne du monde en longboard et je suis rentrée dans le surf professionnel, avec beaucoup de compétitions. À 20 ans, je me suis qualifiée sur le WCT (le World Championship Tour, ndlr), la plus haute compétition de l’élite mondiale en shortboard, sur les petites vagues – le surf qu’on voit aux JO. J’avais raté la première étape parce que j’étais blessée au coude, et Bells Beach, la deuxième, était donc la première à laquelle je participais. Dans cette compétition, il y avait l’Australienne Stephanie Gilmore, la surfeuse que j’aime le plus regarder. Quand elle surfe, c’est beau, c’est simple, c’est intuitif, très fluide. Elle se connecte à la vague et tout est parfait. À Bells Beach, c’était un peu comme si elle jouait de la musique, fort à certains moments et doux à d’autres, tout en étant parfaitement collée au rythme de la vague. Je crois qu’elle avait enchaîné dans la série un 9 et un 10, des notes exceptionnelles. Ce n’est pas pour rien qu’elle a été huit fois championne du monde.”